A l'Atelier des Fontaines

A l'Atelier des Fontaines
A l'Atelier des Fontaines

Les ingrédients



Des médiums qui ne transigent pas sur la qualité
Composer le médium gras gélifié à la manière flamande et l’émulsion maigre gélifiée à la manière impressionniste est affaire sérieuse. Certains des ingrédients sont difficiles à trouver ; d’autres extrêmement coûteux. Les formules sont délicates à mettre en œuvre. La cuisson des huiles exige de la précision ; leurs décantation et exposition au soleil, beaucoup de patience. C'est pourquoi les médiums de qualité professionnelle sont si rares aujourd'hui sur le marché.
Personnellement, je ne transige pas sur les produits avec lesquels je peins. Ce sont les mêmes que j’utilise pour composer les médiums que je mets sur le marché : des produits de très haute qualité, les plus performants qu’il est possible de se procurer.



Huile de lin de Suède de première pression à froid, préalablement cuite à haute température
L’huile de lin est le liant le plus durable utilisé dans la technique de l’huile. « Première pression à froid » signifie que la graine de lin a été pressée directement, sans recours à la chaleur ni à aucun traitement chimique. La rentabilité est moins bonne, mais l’huile obtenue est d’une qualité supérieure. Naturellement, le prix de l’huile est plus élevé.

Quant à la Suède, du fait de son climat froid, elle est l'un des pays qui produit la meilleure qualité d'huile pour la peinture.

Ces différentes caractéristiques nous ont donc amené à choisir ce type d'huile à peindre comme base de nos médiums.
La cuisson préalable à haute température provoque un début de polymérisation (6) de l’huile. Son onctuosité est accrue, mais aussi sa siccativité (3), sa souplesse, sa résistance et sa transparence. De plus, la tendance naturelle des huiles au jaunissement lors de la siccativation (3) est minimisée.








Une seconde cuisson de l’huile de lin en présence d’additifs (7) va stabiliser ses réactions lors de son mélange avec le vernis, accentuer encore sa siccativité (3), et lui donner la capacité de gélifier. Cette seconde cuisson est opérée à basse température afin de minimiser la coloration de l’huile. En effet, bien qu’appelée « huile noire » dans les textes traditionnels, filtrée, puis laissée à décanter plusieurs mois au soleil, elle se clarifie de manière spectaculaire. Elle acquiert ainsi une apparence chaude et ambrée, particulièrement esthétique, qui ne nuit absolument pas à la transparence des glacis.


La résine mastic en larmes

Le mastic est une résine qui s’écoule,  larme par larme (d'où son appellation), naturellement ou de manière forcée par incision sur le tronc d’un arbre typique des pays méditerranéens : le Pistacia Lentiscus. La résine mastic a de nombreux usages. C’est un ingrédient courant dans les desserts grecs. On l’utilise aussi comme remède.

Les peintres l’ont toujours utilisée pour composer des vernis et des médiums, mais son prix est devenu extrêmement élevé, en particulier du fait du coût de la main d'œuvre nécessaire à sa récolte. Les incendies récents en zone méditerranéenne n'ont pas arrangé la situation car de nombreuses plantations ont été détruites. D’où la tentation de la plupart des fabricants actuels de ne plus utiliser que la résine dammar, résine naturelle beaucoup moins onéreuse, ou des résines de synthèse.

Aucune de ces résines ne permet, cependant, la gélification spontanée des huiles cuites en présence d'oxydes métalliques comme le fait la résine mastic. L’atelier des Fontaines utilise donc uniquement la plus haute qualité de résine mastic distribuée par l’Association des producteurs de résine mastic de Chios, une île située au large de la Grèce.
Diluée dans de l'essence de térébenthine rectifiée, la résine mastic constitue le vernis mastic. Celui-ci, ajouté à l'huile cuite, permet la structuration en trois dimensions du médium gras. Il autorise ainsi la pose du médium en couches minces ou épaisses, sans coulures ni risque de plissement de la couche picturale.
L’essence de térébenthine rectifiée
L’essence de térébenthine est bien connue. C’est un diluant courant pour les peintures en bâtiment. Son utilisation s’est raréfiée au profit de l’essence de pétrole ou white spirit, moins odorante et moins onéreuse. Cependant, l’essence de térébenthine commune contient une proportion importante de résine jaunissante et peu favorable à la siccativation (3) de la peinture.

C’est pourquoi l’Atelier des Fontaines n’utilise dans ses médiums que de l’essence de térébenthine rectifiée, de très haute qualité, conservée en flacons de taille réduite et à l'abri de la lumière.  Ainsi, l'essence ne risque pas de subir un début d'oxydation nuisible au durcissement de la couche picturale.

L'essence de térébenthine rectifiée est le diluant unique de la résine mastic. Cette essence intervient aussi dans le processus de gélification des médiums.





Le liant aqueux

Le liant aqueux utilisé dans la composition de l’émulsion maigre Atelier des Fontaines fait partie d'une vaste famille de résines à base totalement naturelle, mais stabilisée par un traitement faisant appel à la chimie, d'où l'appellation "synthétique". Parfaitement transparentes au séchage, ces résines sont aussi imputrescibles et insensibles aux moisissures. De plus, elles conservent une certaine souplesse au séchage. Pour la peinture artistique, elles sont donc très supérieures aux liants aqueux traditionnels : œuf, colle de peau et caséine. Ces résines ont été mises au point par la chimie moderne à partir des années 1935.

Ce liant, soluble dans l’eau, a été choisi pour sa remarquable capacité à s’émulsionner dans les médiums oléo-résineux, tel que le médium gras gélifié. Il permet donc d'obtenir une émulsion épaisse, très stable, souple, sans risque de craquelures ni moisissures. Cette émulsion peut encore être épaissie par addition d'eau. Inversement, elle demeure diluable à l'essence de térébenthine.




 CopyrightFrance.com

2 commentaires:

Colombé a dit…

Bonjour Monsieur Vibert,
Cela fait particulièrement plaisir de voir que des Peintres européens s'intéressent encore au Métier.
José Colombé

Christian VIBERT a dit…

Bonsoir Monsieur Colombé,

Effectivement, nous ne sommes peut-être plus très nombreux à considérer que la peinture est un art, certes, mais que celui-ci, pour trouver son plein épanouissement, doit s'appuyer sur la maîtrise d'un savoir-faire.

Cependant, je pense très sincèrement que le mouvement est en train de s'inverser. Des peintres de plus en plus nombreux s'intéressent de nouveau au métier. Il y a de l'espoir !

Merci pour votre message.