Une interprétation contemporaine de techniques traditionnelles
L'émulsion maigre gélifiée à la manière impressionniste est une variante moderne de recettes anciennes témoignant des débuts de la technique à l’huile, au XVème siècle, époque de transition où, à travers les techniques « a tempera » voisinaient celles à l’eau et celles à l’huile. Même après la mise au point du procédé uniquement à l’huile, les techniques à l’émulsion ont été longtemps employées, car elles autorisaient des effets difficiles à obtenir à l’huile seule.
L’émulsion maigre permet d’approcher certains caractères de la peinture hollandaise du XVIIème siècle. Mais elle aurait aussi ravi les Impressionnistes de la fin du XIXème, s'ils avaient pu en bénéficier et, comme eux, fera les délices des adeptes du "peindre clair", à base de pâtes opaques mêlées de blanc.
Par son apparence satinée qui lui permet de s'intégrer parfaitement à son environnement, l'émulsion maigre gélifiée est aussi idéale pour la peinture murale. Uniquement diluée à l'essence de térébenthine, même sans aucun apport de cire, elle ne présente aucun luisant indésirable qui nuirait à la visibilité de l'œuvre peinte, sous quelque angle que ce soit.
De plus, bien que maigre, l'émulsion Atelier des Fontaines apporte suffisamment de résine et d'huile cuite à la pâte picturale pour lui communiquer résistance et durabilité.
Christian VIBERT Jardin secret Huile sur toile marouflée sur panneau |
L'émulsion maigre gélifiée à la manière impressionniste est une variante moderne de recettes anciennes témoignant des débuts de la technique à l’huile, au XVème siècle, époque de transition où, à travers les techniques « a tempera » voisinaient celles à l’eau et celles à l’huile. Même après la mise au point du procédé uniquement à l’huile, les techniques à l’émulsion ont été longtemps employées, car elles autorisaient des effets difficiles à obtenir à l’huile seule.
L’émulsion maigre permet d’approcher certains caractères de la peinture hollandaise du XVIIème siècle. Mais elle aurait aussi ravi les Impressionnistes de la fin du XIXème, s'ils avaient pu en bénéficier et, comme eux, fera les délices des adeptes du "peindre clair", à base de pâtes opaques mêlées de blanc.
Christian VIBERT La chapelle de Fontimpe Le Cergne dans la Loire. Huile sur support mural |
Par son apparence satinée qui lui permet de s'intégrer parfaitement à son environnement, l'émulsion maigre gélifiée est aussi idéale pour la peinture murale. Uniquement diluée à l'essence de térébenthine, même sans aucun apport de cire, elle ne présente aucun luisant indésirable qui nuirait à la visibilité de l'œuvre peinte, sous quelque angle que ce soit.
De plus, bien que maigre, l'émulsion Atelier des Fontaines apporte suffisamment de résine et d'huile cuite à la pâte picturale pour lui communiquer résistance et durabilité.
Obtenue par l’association de matériaux traditionnels et d’une résine moderne diluable à l'eau, l'émulsion maigre en conserve les avantages tout en éliminant leurs inconvénients. Elle évite tout autant la complexité de mise en œuvre, le poisseux résiduel, le jaunissement et l’écaillage de certaines émulsions traditionnelles à la colle de peau, à l’œuf ou à la caséine, que le séchage trop lent des huiles modernes, rendant lassant les temps d’attente ou nécessitant l’emploi de siccatifs (3) complémentaires.
A l’inverse, l'émulsion maigre offre une facilité et une richesse d’exécution sans comparaison possible avec les acryliques ou même les alkydes, résines modernes amenant une prise brutale de la pâte picturale et, en conséquence, une exécution sommaire et difficile.
Caractéristiques et durabilité
Composée à partir du médium gras, l'émulsion maigre gélifiée à la manière impressionniste en possède elle aussi la même durabilité. Ses caractéristiques sont cependant différentes. Beaucoup plus maigre que le médium gras qui en constitue la base, elle permet l’obtention de pâtes picturales qui restent onctueuses, mais un peu moins brillantes, de consistance plus épaisse et plus courte. Cette émulsion favorise donc une facture spontanée, enlevée, « alla prima », généreuse et lumineuse.
Du fait de l'évaporation de la proportion d'eau qu'elle contient, l'émulsion maigre provoque une prise de la pâte picturale encore plus rapide que le médium gras. La superposition des touches de couleurs dans le frais est donc encore plus aisée. Mais, comme avec le médium gras, il reste toujours possible de remobiliser les couleurs afin de les mélanger, par le simple mouvement de la brosse, si le besoin s’en fait sentir.
La facilité de manipulation des pâtes picturales additionnées d’émulsion maigre est tout autant remarquable. Brossée ou posée, travaillée immédiatement, l'émulsion maigre offre aussi des possibilités de modelés (10) très fins, mais, étant plus maigre que le médium gras et prenant d’autant plus vite, elle favorise l’obtention de frottis (14) laissés à vif sur un fond mince, mais humide, ayant reposé quelques minutes.
Sur une première couche de peinture encore fraîche, mais plus épaisse, elle offrira des touches gaufrées et discontinues semblables à celles observables dans la peinture hollandaise du XVIIème siècle, époque où les blancs à l’huile étaient préalablement broyés à l’eau.
De plus, l'émulsion maigre autorise l’emploi d’empâtements (5) très généreux, gardant parfaitement la structure de la touche, séchant remarquablement bien, même posés en forte épaisseur, et vieillissant sans craquelures. Ces empâtements (5) peuvent être repris longuement durant toute la séance de travail. En effet, bien qu’étant très maigre et offrant une prise de la pâte immédiate, l’émulsion maigre garde le caractère thixotrope (8) du médium gras qui lui sert de base. Elle laisse au peintre la possibilité de remobiliser ses touches de couleurs durant toute la durée de la séance. La pâte picturale reste donc ouverte (15), même pour une exécution fouillée.
Cependant, une fois la séance de peinture achevée, le séchage de l'émulsion maigre est tout aussi rapide, voire meilleur que celui observé avec le médium gras, principalement concernant les touches de peinture généreuses. Il n'y a plus de délai d'attente fastidieux comme avec la technique à l'huile pure. Comme avec le médium gras, le travail à l'émulsion maigre peut être souvent repris le lendemain même.
Composition
L’émulsion maigre, du type eau dans l’huile, est obtenue à partir du médium gras gélifié, mélangé à un liant diluable à l’eau. Cette résine de synthèse, très stable, parfaitement incolore, non jaunissante et bien siccative (3) remplace le traditionnel jaune d’œuf au séchage problématique, la colle de peau peu pratique à l’emploi car utilisable uniquement à chaud, ou la caséine jaunissante en milieu huileux et donnant des films de peinture fort peu souples. D’excellente conservation sans aucun antiseptique, elle s’émulsionne parfaitement en milieu huileux.
Emballée dans un tube en aluminium verni à l'intérieur et muni d'un bouchon hermétique, l'émulsion maigre reste remarquablement stable au stockage, même après plusieurs années. Elle demande seulement, parfois, un léger rebrassage au couteau à palette juste avant son emploi, si elle a été conservée longtemps au repos.
L'émulsion maigre se présente sous la forme d’une crème gélifiée, épaisse, d’apparence translucide en couche mince, et d’un blanc légèrement teinté de jaune pâle. Au séchage, d’une coloration ambrée très pâle, elle devient parfaitement transparente et montre un brillant légèrement satiné.
Mode d’emploi
Comme le médium gras, l’émulsion maigre peut être mélangée à des couleurs à l’huile en tube, ou avec des pigments broyés à l’huile, à la main. Elle peut être employée pure ou diluée à l’essence de térébenthine, selon les besoins. En particulier, pour favoriser l’obtention d’empâtements (5) à fort relief, il est possible d’accroître encore l'épaisseur de l'émulsion en y ajoutant de l’eau. Celle-ci n’agit pas alors comme un diluant, mais, bien au contraire, comme un épaississant en émulsion interne. L'émulsion sera d'autant plus maigre, apparaîtra d'autant plus pâle et séchera d'autant plus vite.
- 2 volumes d’émulsion pour 1 volume d’eau. Ajouter l'eau peu à peu en malaxant bien au couteau à palette.
- Dilution à l’essence de térébenthine, selon les besoins.
Conseil : Comme avec le médium gras, il convient d’éviter les essences de pétrole à évaporation lente ou rapide qui tendent à précipiter les résines naturelles.
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